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Devenir sage-femme en libéral : le guide pour lancer son activité

Publié le 19/09/2023, mis à jour le 11/04/2024

Au 1er janvier 2022, la France comptait 23 764 sages-femmes¹. Si la grande majorité d’entre elles exerce son activité à l'hôpital (57 %), une part significative de 25 % a fait le choix d'exercer en tant que sage-femme libérale. Enfin, 10 % déclarent exercer une activité mixte¹. Vous avez pour projet professionnel de vous installer comme sage-femme en libéral ? Découvrez toutes les étapes à suivre pour réussir votre lancement.

Avoir les prérequis nécessaires à l’installation comme sage-femme libérale

Pour envisager une carrière comme sage-femme libérale, plusieurs prérequis sont indispensables. Vous devez tout d’abord posséder le Diplôme d'État de Sage-Femme. Pour le décrocher, les études durent au minimum 5 ans : une première année « L.A.S » (licence accès santé) ou « PASS » (parcours d’accès spécifique santé), suivie de quatre années d'études au sein d'une école de sages-femmes².

En plus du diplôme d’État, indispensable pour s’installer comme sage-femme libérale, il est conseillé de suivre certaines formations complémentaires si vous souhaitez enrichir votre pratique. C’est le cas de : 

●    L’échographie obstétricale ; 
●    l'acupuncture ; 
●    l’ostéopathie.

Ces spécialisations nécessitent des certifications particulières supplémentaires³. 

Une fois installé, vous devrez continuer à vous former. L'article L. 4021-1 du Code de la santé publique le précise : le développement professionnel continu (DPC) est une obligation pour les sages-femmes. Tous les trois ans, vous devrez apporter la preuve que vous vous formez régulièrement aux différentes avancées médicales dans le domaine4.

Établir votre pratique libérale

Avant de démarrer votre activité en tant que sage-femme libérale, vous devrez effectuer certaines démarches administratives. Réfléchissez à votre choix de statut juridique. Selon votre volonté d’exercer à plusieurs ou seul, la forme juridique de votre entreprise pourra varier : 

●    l'Entreprise Individuelle (EI), l'Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) pour une installation en solo. Attention ! La microentreprise n’est pas accessible aux sages-femmes ;
●    la Société d'Exercice Libéral à Responsabilité Limitée (SELARL), la Société d'Exercice Libéral à Forme Anonyme (SELAFA) ou la Société Civile de Moyens (SCM) pour des installations en groupe. Environ 36 % des sages-femmes libérales rejoignent une communauté de soignants, en intégrant une maison de santé ou un cabinet pluridisciplinaire5.

Pour exercer légalement, vous devrez ensuite : 

●    transmettre vos diplômes à l'Ordre des sages-femmes pour obtenir votre numéro RPPS (répertoire partagé des professionnels de santé) ;
●    vous déclarez à la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) et leur adresser votre dossier de conventionnement ;
●    adhérer à la caisse autonome de retraite des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes (CARCDSF) ;
●    ouvrir votre compte bancaire professionnel ;
●    souscrire à une assurance professionnelle obligatoire.

Choisir son lieu d’exercice comme sage-femme libérale

D’ici 2050, 70 % des sages-femmes devraient exercer en libéral ou sous forme mixte. Certaines zones géographiques sont toutefois sous-dotées en maïeuticiens : l’outil C@rtoSanté peut vous aider. À vous de faire le choix de votre lieu d’exercice. 

Bon à savoir : Un conventionnement limité
Le conventionnement dans les zones disposant de suffisamment de sages-femmes est restreint par l’Assurance Maladie.

Du côté des structures, vous aurez le choix entre : 

●    un cabinet privé. Si vous optez pour cette option, votre cabinet devra répondre aux normes d'accueil des patients. Une salle d'examen, une salle d'attente et des sanitaires seront nécessaires ;
●    une maison de santé pluriprofessionnelle. Vous pourrez collaborer avec d'autres professionnels de la santé ;
●    faire des visites à domicile.

Préparer son quotidien comme sage-femme à son compte

La réussite d’une sage-femme libérale repose sur plusieurs éléments clés pour la gestion quotidienne de votre activité.

Il vous faudra gérer votre emploi du temps de manière optimale. Un peu de flexibilité sera parfois nécessaire pour répondre aux besoins de vos patientes. D’ailleurs, 3 sages-femmes sur 4 restent joignables le week-end en cas de nécessité5. La déconnexion n’est donc pas toujours évidente.

Vous devrez également apprendre à gérer les dossiers de vos patientes, et ce conformément au RGPD, auquel vous êtes soumis. La confidentialité des données sensibles et personnelles est primordiale. Assurez-vous de suivre les directives de l'Ordre des sages-femmes pour la gestion de vos dossiers.

Gérer l’aspect financier de votre activité libérale

Le seul achat du matériel nécessaire à l’exercice de la maïeutique en cabinet libéral est estimé à 10 000, voire 15 000 €7. Sans compter le prix du loyer ou les cotisations à verser. 60 % des sages-femmes déclarent un revenu horaire inférieur à 16 €, il est indispensable de rechercher tous les financements possibles pour se lancer5. L’Assurance maladie propose des      aides incitatives à l’installation en zone sous-dotée : 

●    CISF ; 
●    CAPISF ;
●    CISF ; 
●    CAMSF.

Puis, fixez vos honoraires en tenant compte de la concurrence et des coûts. Si vous êtes conventionné, respectez les tarifs définis par les accords conclus avec les syndicats professionnels et l'Assurance Maladie.

Promouvoir votre activité libérale

Rapidement, faites connaître votre activité de sage-femme libérale autour de vous. Outre les recommandations de vos patientes, contactez les professionnels de santé du secteur. 

N’hésitez pas non plus à développer votre présence en ligne, toujours dans le respect de la déontologie de la profession. Pour ce faire, vous pouvez par exemple établir une stratégie digitale solide ou créer votre site web professionnel. Vous pourrez y fournir un contenu informatif, scientifiquement étayé et sans atteinte au respect de la profession.

La clé du succès pour votre installation comme sage-femme libérale, c’est la préparation. Avez-vous respecté toutes les étapes avant de vous lancer ?

Les 3 points à retenir : 

●    Un diplôme d’État et minimum 5 ans d’études sont nécessaires pour exercer comme sage-femme libérale.
●    Il est possible d’exercer seul (en cabinet privé ou visites à domicile) ou à plusieurs (dans une maison de santé pluriprofessionnelle, par exemple).
●    Des aides financières de l’Assurance Maladie sont proposées aux sages-femmes libérales qui s’installent dans des zones géographiques sous-dotées.

¹ DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES
² LA FORMATION
³ LES ACTIVITÉS NÉCESSITANT DES DIPLÔMES COMPLÉMENTAIRES
4 Article L.4021-1 du code de la santé publique
5 DOSSIER | FACE NOIRE DU LIBÉRAL
6 C@rtoSanté
7 Kit d'installation Pour sages-femmes libérales

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