16/10/2023
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Lancez-vous comme orthophoniste libéral en 6 étapes

Au 1er janvier 2022, la France comptait 24 208 orthophonistes en exercice¹. Une meilleure identification des troubles du neurodéveloppement, l’accompagnement des personnes atteintes de maladies neurodégénératives, des victimes d’AVC, ou des jeunes enfants, ont renforcé le besoin en soins orthophoniques. Pourtant, peu d’élus parviennent à intégrer ces études si prisées. Une fois diplômés, la majorité des orthophonistes exercent en libéral (85 %), principalement en cabinet individuel¹. Vous aimeriez vous lancer dans ce métier riche de sens ? Voici tous nos conseils pour lancer sereinement votre cabinet d’orthophonie.

Suivre la formation adéquate pour devenir orthophoniste

L’accès au métier d’orthophoniste n’est pas des plus simples. Cela nécessite de suivre un cursus d’études post-bac de 5 ans ainsi que des périodes de stages. Une vingtaine d’établissements en France délivrent l’enseignement en orthophonie. Attention ! L’entrée en formation est très sélective, avec seulement 11 % des candidats admis². 

Il est possible d’y accéder via Parcoursup, directement après l’obtention du baccalauréat. Pour sélectionner les meilleurs candidats, les écoles d’orthophonie prêtent bien sûr attention aux notes scientifiques, mais aussi littéraires. Il faut être excellent partout. Le processus de sélection se poursuit par un oral de motivation.

Une fois admis en école d’orthophonie, les futurs orthophonistes doivent, à l’issue des 5 ans, obtenir un certificat de capacité d’orthophoniste (CCO). C’est ce sésame qui leur permettra d’ouvrir leur propre cabinet ou d’exercer en institution.

Le parcours pour devenir orthophoniste demande de nombreuses qualités personnelles et professionnelles, comme la patience, la capacité d’écoute, le dynamisme, le sens du relationnel et un soupçon de pédagogie. 

Réaliser les démarches indispensables pour s’installer comme orthophoniste libéral 

Une fois le certificat en poche, quelques formalités s’imposent avant de lancer votre activité d’orthophoniste libéral, vous devez :

●    Faire enregistrer votre diplôme auprès de la DTARS (délégation territoriale de l’agence régionale de santé) de votre domicile, dans un délai d’un mois. Votre fiche ADELI, vos feuilles de soin et Carte professionnelle de santé vous seront alors fournies.
●    Vous enregistrer à la CPAM pour être inscrit au Fichier national des professions de santé et bénéficier de l’assurance maladie des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés.
●    Vous inscrire à la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes, orthoptistes et pédicures-podologues (Carpimko).

Bon à savoir : Diplôme délivré à l’étranger 
Vous disposez d’un diplôme délivré à l’étranger ? Pensez à le faire reconnaître par le Ministère de la Santé³.

Vous devrez également procéder à votre immatriculation à l’URSSAF une fois que vous aurez choisi votre statut juridique. Plusieurs formes juridiques s’offrent à vous : entreprise individuelle, SELAS, SELARL, etc. Notez qu’il est toutefois impossible pour un orthophoniste d’exercer en tant que micro-entrepreneur.

Préparer un business plan solide avant de se lancer

Parfois redoutée, l’étape du business plan implique d’analyser les investissements réels nécessaires pour l’établissement de votre cabinet. Les charges liées à l’ouverture de votre cabinet incluent principalement :

●    Les frais administratifs liés à la création ;
●    L’acquisition d’équipements : mobilier, logiciels de gestion, etc. ;
●    Les dépenses en marketing ;
●    Les coûts liés aux locaux : loyer, électricité, chauffage ;
●    Les frais professionnels obligatoires : assurance professionnelle, etc.

De manière générale, l’investissement nécessaire à l’ouverture d’un cabinet d’orthophonie ne nécessite pas de sommes importantes. Ce professionnel n’a donc pas besoin de matériel extrêmement coûteux pour exercer. 

Les orthophonistes peuvent bénéficier de contrats incitatifs, notamment des subventions accordées par l’État aux professionnels qui s’installent dans les zones médicalement défavorisées. 

Trouver son cabinet et l’aménager

Même si la demande en orthophoniste explose, il est nécessaire de réaliser une étude de marché approfondie avant de choisir l’emplacement de son cabinet. Plusieurs éléments sont à évaluer : 

●    La démographie locale ;
●    La concurrence et le coût moyen de leurs consultations ;
●    Le niveau de la demande ;
●    La présence d’autres professionnels de santé.

Une fois votre lieu d’exercice choisi, vous devrez veiller à trouver le local idéal. Un cabinet d’orthophonie doit répondre à de multiples critères liés à l’accessibilité, aux normes incendie, aux installations électriques. Si votre local se situe dans un immeuble ou une résidence en copropriété, obtenez l’autorisation des copropriétaires d’exercer votre activité libérale.

Tout prévoir pour sa gestion administrative et comptable

Une gestion efficace au quotidien est indispensable à l’orthophoniste, dont l’emploi du temps peut être bien chargé. L’objectif ? Pouvoir facturer, envoyer les feuilles de soins et administrer son cabinet de manière optimale. 

Pour gérer la facturation et les feuilles de soins, l’orthophoniste doit s’équiper d’un logiciel de télétransmission approuvé par le CNDA (Centre National de Dépôt et d’Agrément). En plus du logiciel, plusieurs éléments sont nécessaires pour effectuer la télétransmission des feuilles de soin : 

●    Un lecteur de cartes ;
●    Une Carte Professionnelle de Santé ;
●    La carte Vitale du patient ;
●    Une imprimante/scanner ;
●    Une connexion internet.

Pour prévenir tous les incidents du quotidien, la souscription à une assurance responsabilité civile professionnelle est obligatoire. Elle couvre les dommages causés dans l’exercice professionnel. Il est aussi recommandé de contracter une assurance "protection juridique" spécifique.

Côté comptable, l’adhésion à une association de gestion agréée est conseillée. 

Lancer son cabinet d’orthophonie et se faire connaître

Un cabinet d’orthophonie n’est pas un commerce. D’après l’article 15 de la convention nationale, la publicité est interdite4.

Ainsi, comment se faire connaître lors de votre installation comme orthophoniste libéral ?
Plusieurs éléments sont à prendre en compte : 

●    Signalez votre cabinet à l’aide d’une plaque professionnelle ;
●    Publiez des annonces dans le journal local (à hauteur de deux maximum) ;
●    Présentez-vous aux autres professionnels médicaux et paramédicaux du secteur ;
●    Soignez la relation patient afin de faire fonctionner le bouche-à-oreille ;
●    Assurez-vous d’avoir une présence en ligne efficace, en optimisant votre visibilité sur les moteurs de recherche comme Google. Exploitez les opportunités offertes par les réseaux sociaux. 


Les points à retenir : 
●    L’entrée en école d’orthophonie est difficile : seuls 11 % des candidats sont admis ;
●    L’obtention du Certificat de capacité d’orthophoniste est indispensable ;
●    L’installation dans certaines zones sous-dotées en orthophonistes permet de bénéficier de contrats incitatifs.

¹ Situation des orthophonistes
² Comment accéder aux études d’orthophonie ?
³ FOIRE AUX QUESTIONS : RECONNAISSANCE DES DIPLÔMES
4 Avenant à la convention nationale des orthophonistes

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