17/10/2023
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S’installer en tant que vétérinaire libéral

Avec 20 197 vétérinaires inscrits à l’Ordre, la profession connaît une progression constante de ses effectifs¹. Parmi ces praticiens, près de 59,7 % choisissent l’exercice en libéral, animés par une soif d’indépendance¹. Mais s’installer en libéral demande une grande organisation et un soupçon d’expérience : les vétérinaires libéraux ont en moyenne 47,83 ans¹. Vous pensez avoir une âme d’entrepreneur ? Jeune diplômé ou collaborateur depuis plusieurs années, voici tout ce que vous devez savoir pour réussir votre installation comme vétérinaire libéral.

Quelles sont les études indispensables pour devenir vétérinaire libéral ?

Pour devenir vétérinaire libéral en France, il est impératif de suivre un cursus dans l’un des 5 établissements d’enseignement supérieur habilités :

●    l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort
●    l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse
●    l’École Nationale Vétérinaire de Lyon - VetAgro Sup
●    l’École Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation Nantes Atlantique - ONIRIS
●    l’École vétérinaire UniLaSalle de Rouen, affiliée à un établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général.

Le diplôme d’État de Docteur-Vétérinaire est décerné à l’issue de 6 années de formation théorique et clinique. Il permet d’exercer en France et dans toute l’Union européenne.

Bon à savoir : Effectuer ses études hors de France
De plus en plus de vétérinaires primo-inscrits au tableau de l’Ordre ont effectué leurs études hors de France (+ 11,3 % en 2022¹). Un diplôme obtenu dans l’UE bénéficie d’une reconnaissance automatique en France.

Quelles démarches administratives prévoir avant son installation ?

Vous avez obtenu votre diplôme haut la main ? Félicitations ! La première étape est de vous inscrire à l’Ordre National des Vétérinaires (ONV). Une fois que vous avez soumis votre demande d’inscription, l’ONV dispose de deux mois pour l’approuver ou la rejeter. Si son retour est positif, vous recevrez une attestation d’inscription. Ce document sera nécessaire pour demander votre habilitation sanitaire.

L’habilitation sanitaire est délivrée par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP). Elle vous autorise à réaliser des actes spécifiques à la profession vétérinaire, parmi lesquels :

●    les vaccinations obligatoires ;
●    la rédaction de certificats d’exportation et d’importation des animaux ;
●    la surveillance des chiens mordeurs ;
●    les actes de prophylaxie.

Enfin, veillez à souscrire une assurance RC Pro pour vous prémunir des risques liés à votre activité vétérinaire.

H2 : Quel statut juridique choisir pour un vétérinaire libéral ?

L’exercice de la profession de vétérinaire libéral est une aventure. Pour la vivre sereinement, le choix du statut juridique de votre entreprise est l’une des clés. Il doit pleinement correspondre à votre projet. Vous envisagez d’exercer seul ? L’entreprise individuelle ou l’EIRL (Entreprise individuelle à responsabilité limitée) sont des formes adaptées.

Pour exercer à plusieurs, d’autres types de statuts s’offrent à vous, comme :

●    la société d’exercice libéral (SEL) ;
●    la société d’exercice libéral par actions simplifiée (SELAS) ;
●    la société civile de moyens (SCM) ;
●    la société d’exercice libéral à forme anonyme (SELAFA).

Bon à savoir : Le statut d’autoentrepreneur
Le statut d’autoentrepreneur n’est pas accessible au vétérinaire libéral.

Comment financer l’ouverture de son cabinet vétérinaire ?

Comme pour toute entreprise, l’installation d’un cabinet vétérinaire nécessite d’effectuer une étude de marché solide. Vous devez vous poser plusieurs questions :

●    Quelle est la spécialité animale que vous ciblez ? Animaux domestiques, NAC (nouveaux animaux de compagnie), animaux de ferme, etc.
●    Quels sont les besoins de la population de votre secteur cible ?
●    Quelle est la concurrence (autres cabinets vétérinaires, spécialités, services…) ?

L’Ordre des vétérinaires de votre région peut vous apporter un certain nombre d’informations pour bien étudier votre lieu d’installation.

Une fois votre étude de marché bouclée, vous devrez réaliser un business plan solide. L’objectif : financer votre installation. L’investissement de départ est coûteux :

●    aménagement des locaux (salle d’attente, de soins, chenil…) ;
●    achat de matériel essentiel (chirurgical, tables…) ;
●    véhicule pour vos déplacements éventuels ;
●    trésorerie de départ pour faire face aux dépenses ;
●    assurance responsabilité civile professionnelle.

En listant et estimant l’ensemble des postes de dépense, vous serez à même de présenter un projet solide à votre banque.

Comment aménager un cabinet ou une clinique vétérinaire ?

Selon votre projet, les contraintes d’aménagement seront variables. Une clinique vétérinaire est dotée d’aménagements techniques spécifiques : bloc chirurgical, espace d’imagerie médicale avec un appareil de radiologie, au moins deux zones d’hospitalisation pour séparer les animaux contagieux des animaux sains.

Le cabinet vétérinaire a, quant à lui, des contraintes moins restrictives. Il doit comprendre un espace d’accueil avec une salle d’attente, ainsi qu’une salle d’examen et d’intervention médico-chirurgicale. Dans tous les cas, votre cabinet devra être aménagé dans le respect de normes spécifiques. Assurez-vous que le local respecte les normes de sécurité et d’accessibilité pour les établissements recevant du public.

En plus de la salle de soins et de la salle d’attente, prévoyez une salle de chirurgie séparée, un espace de vente avec des présentoirs pour les produits (croquettes, laisses, friandises, harnais, cages, traitements antiparasitaires), et un espace de stockage.

Vétérinaire libéral : comment se faire connaître ?

En plus de la fameuse croix bleue et blanche désignant un établissement de soins vétérinaires, n’hésitez pas à mettre en place une stratégie digitale afin de vous faire connaître.

Les vétérinaires peuvent représenter leur activité vétérinaire via un site internet. Mais attention ! Ils doivent respecter les obligations déontologiques de la profession. Si vous décidez de créer votre site internet, voyez-le comme une vitrine virtuelle de votre établissement. Une présence sur les réseaux sociaux peut également être une stratégie intéressante pour être au plus près de vos clients.

Dans tous les cas, vous devez respecter le secret professionnel, diffuser des contenus informatifs en toute objectivité, ne pas effectuer de publicité pour des médicaments vétérinaires. Pensez à vous inscrire dans les annuaires locaux, à proposer des publications ou animations régulièrement, le temps de fidéliser votre clientèle.

Les 3 clés points à retenir :

●    Pour s’installer comme vétérinaire libéral, il faut s’inscrire à l’Ordre, puis obtenir une habilitation sanitaire.
●    Un vétérinaire libéral peut opter pour différents statuts juridiques selon son projet : EIRL, SELAS, SCM…
●    Il est possible de créer un site internet pour faire connaître son activité, dans le respect de la déontologie.


¹ Atlas démographique de la profession vétérinaire 2022

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