21/06/2023
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TPE - PME : 6 conseils pour motiver vos salariés et renforcer votre attractivité

La motivation au travail est un enjeu majeur en entreprise, à divers égards. En pratique pourtant, l’exercice peut s’avérer complexe, et d’autant plus en TPE et PME. On fait le point sur les leviers à votre disposition, en tant que dirigeant de petite entreprise, pour motiver vos salariés et renforcer l’attractivité de votre entreprise.

 Motivation des salariés de TPE et PME : vertus et défis

Les vertus de la motivation au travail

Motiver vos salariés garantit le fonctionnement optimal de votre entreprise et bénéficie à votre image de marque : vous renforcez votre attractivité, vous favorisez votre développement.

•    Un salarié motivé se plaît à travailler dans l’entreprise. À cet égard, motiver les salariés permet de réduire l’absentéisme, et plus globalement de diminuer le turnover (ndlr: Roulement des effectifs d'une entreprise). Les conséquences s’en ressentent à trois niveaux : le risque de désorganisation est limité, l’entreprise retient ses talents et jouit d’une bonne marque employeur.

•    Un salarié motivé ne se contente pas du strict minimum : il est impliqué dans son travail et a à cœur de produire des résultats qui le satisfont et qui plaisent à sa hiérarchie. La motivation augmente la productivité des salariés et, in fine, bénéficie à la performance de l’entreprise.

•    Globalement, la motivation des salariés renforce l’attractivité de l’entreprise auprès des futures recrues, mais aussi des clients et des partenaires. En conséquence, l’entreprise se développe plus rapidement.

Les défis spécifiques en TPE et en PME

En TPE et en PME, les effectifs et les budgets sont limités. Dans ces conditions, motiver vos salariés représente un défi de taille. 

•    Vous ne pouvez pas nécessairement vous permettre de recruter des métiers dédiés à la satisfaction et la motivation au travail. Rares sont les TPE à avoir un happiness manager (ndlr : responsable du bonheur, bien-être dans l’entreprise), par exemple. C’est donc à vous, en tant que dirigeant, d’assumer le rôle.

•    À défaut d’institutions représentatives du personnel, les observations des salariés remontent moins facilement. Pour compenser, il faut renforcer vos efforts de communication, afin de vous tenir au fait d’éventuelles problématiques à résoudre.

•    Les contraintes budgétaires, dans les petites structures, limitent les possibilités d’augmentation de salaire. De même, les opportunités de promotion sont réduites. Ces deux leviers de motivation des salariés écartés, il vous reste à trouver des alternatives.

Conseil n°1 : comprendre les besoins et les aspirations de vos salariés

Certaines sources de motivation au travail sont universelles, et notamment le management et la rémunération. D’autres sont générationnelles : les millennials, par exemple, sont particulièrement attentifs au sens de leur travail. Mais le niveau d’implication est également lié à des raisons très personnelles. Il est donc important d’identifier les leviers de motivation à une échelle individuelle.

Réaliser des enquêtes et des entretiens individuels permet de connaître les besoins et les aspirations de vos salariés. Il vous faut également impliquer vos managers : au plus près des collaborateurs, ils sont à même de déceler d’éventuels points bloquants.

L’exercice consiste ensuite à tenir compte des retours de vos salariés. En tant que petite entreprise, vous tirez avantage de vos effectifs réduits et de la flexibilité de votre structure : vous pouvez adapter vos politiques internes de manière personnalisée. Illustrations :

•    L’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle peut représenter un levier majeur de motivation au travail, notamment pour les jeunes parents. Accéder à leur demande exceptionnelle d’aménagement d’horaires peut augmenter leur motivation, sans désorganiser outre mesure l’entreprise.

•    Un salarié qui souhaite changer de ville de résidence a besoin de pouvoir télétravailler. Lui refuser le télétravail risque de le frustrer, auquel cas sa motivation décroît de manière considérable. Lui accorder le télétravail permet de maintenir sa motivation, et ne bouleverse pas pour autant l’organisation de votre entreprise.

Conseil n°2 : faciliter l’évolution professionnelle

Dans la plupart des TPE et PME, la structure hiérarchique est plate : les possibilités d’évoluer hiérarchiquement sont donc très limitées. C’est une difficulté pour le dirigeant d’entreprise, dans la mesure où l’évolution professionnelle est un levier de motivation central pour une grande majorité de salariés – stagner au même poste, en effet, devient rapidement frustrant. Plusieurs méthodes permettent de contourner cette difficulté.

Responsabiliser vos collaborateurs

Évoluer professionnellement ne se résume pas à obtenir un poste hiérarchique plus élevé. Le niveau de responsabilité accordé aux collaborateurs participe à satisfaire leurs ambitions. Pour responsabiliser vos salariés :

•    Évitez le micro-management. En embauchant un salarié, vous misez sur son potentiel : il est important de lui laisser l’exprimer, sans le surveiller incessamment.

•    Incitez à la prise d’initiatives. Un collaborateur est expert dans son domaine d’activité, et capable d’impulser des idées dans l’intérêt de la performance collective. À titre personnel, le collaborateur en tire de la fierté, un sentiment en faveur de sa motivation.

•    Confiez des budgets. Contrôler scrupuleusement les dépenses a tendance à déresponsabiliser les collaborateurs. En leur confiant un budget, à l’inverse, vous leur prouvez votre confiance : le salarié ainsi responsabilisé est plus favorablement motivé.

Miser sur le collaboratif

Quand aucun poste hiérarchiquement supérieur n’est disponible, l’évolution professionnelle peut être envisagée sur le plan horizontal. Il s’agit de promouvoir la collaboration entre vos salariés, de manière à les impliquer dans de nouvelles tâches.

•    Le salarié acquiert de nouvelles connaissances : il évolue.
•    Il rompt avec son quotidien professionnel : le risque d’ennui est réduit.

Miser sur le collaboratif nécessite également d’impliquer vos salariés dans la prise de décisions. Leur participation à l’élaboration des stratégies et à la résolution des problèmes accroît leur motivation au travail.

Pour faciliter la collaboration, insufflez l’esprit d’équipe et le soutien mutuel entre vos salariés. Organiser des évènements de type team building (ndlr : activités faisant participer l'ensemble des collaborateurs, de manière collective) y contribue aussi. Équipez-vous d’outils collaboratifs est indispensable pour faciliter le partage des informations.

Donner accès à la formation

La formation professionnelle permet d’évoluer, et de se diversifier : ce sont deux enjeux chers aux salariés tout au long de leur carrière. Inciter vos salariés à faire des formations permet donc de les motiver. En contrepartie, vous risquez néanmoins de les voir quitter votre entreprise si vous n’avez pas la possibilité de leur accorder une promotion.

Bilan de compétences, formation, mentorat et coaching – au risque de perdre vos talents – sont bénéfiques à plusieurs égards :

•    Aider vos salariés à se réaliser professionnellement a un impact positif sur votre marque employeur.
•    Les actions de formation permettent de développer les compétences des salariés. Ceux qui n’envisagent pas de mobilité externe progressent dans votre entreprise : leur productivité augmente, votre performance globale également.

Accroître vos effectifs

Accroître les effectifs de la TPE ou PME est le meilleur moyen d’étendre les possibilités de progression professionnelle. À mesure de votre développement, vos besoins et vos moyens financiers augmentent : le moment voulu, il est essentiel de débloquer de l’argent pour embaucher.

Pour vos collaborateurs fidèles, l’embauche de nouveaux salariés est une opportunité de mobilité interne : ils deviennent managers de leurs juniors. C’est un excellent moyen de rétribuer leurs efforts et leur implication, mais aussi de préserver leur motivation.

 Conseil n°3 : adopter la bonne méthode de management

Le management est un critère central de motivation au travail. Les petites entreprises ont un avantage à cet égard : les effectifs étant relativement réduits, le nombre de managers est limité et le dirigeant supervise ainsi plus facilement les pratiques. En TPE (moins de 10 salariés), le dirigeant est souvent le seul manager. C’est votre situation : alors à vous de vous imposer de bonnes pratiques managériales.

La méthode doit être adaptée au profil de chaque salarié, dans le respect de sa personnalité. Deux conditions toutefois sont indispensables pour maintenir la motivation au travail : l’autonomie, et la valorisation des salariés.

L’autonomie au travail

Un salarié autonome travaille dans l’intérêt de l’entreprise, soit, mais dispose d’une large marge de manœuvre pour atteindre les résultats requis. Cette marge de manœuvre l’incite à se dépasser, ce qui augmente l’intérêt qu’il porte à son travail quotidien.

En tant que dirigeant, autonomiser vos salariés nécessite de réussir vos recrutements, puis de lâcher prise. L’autonomie toutefois ne consiste pas à laisser une liberté totale : vous devez fixer un cadre. Les tâches et les responsabilités respectives doivent être définies avec soin, et un suivi régulier est assuré pour maintenir la performance de l’entreprise. 

La valorisation des collaborateurs

Le management bienveillant impose de pratiquer les encouragements et les félicitations. Cela peut paraître évident, pourtant certains managers continuent d’user de méthodes inverses, qui s’avèrent contre-productives. Réprimander et sanctionner, en effet, nuit à l’estime de soi. 

Encourager les efforts et féliciter les bons résultats est une bonne manière de valoriser vos collaborateurs, pour motiver vos salariés à progresser. Au-delà des mots, vos salariés s’attendent, légitimement, à des rétributions concrètes.

Conseil n°4 : rétribuer concrètement le travail de vos salariés

Mettre en place un système d’avantages et de récompenses attractifs contribue dans une large mesure à motiver vos salariés. En tant que petite structure, vous n’avez pas nécessairement les moyens financiers d’augmenter régulièrement vos salariés. C’est pourquoi il faut réfléchir à des alternatives moins coûteuses.

•    En complément de salaire, vous pouvez octroyer des primes et des gratifications. La prime de résultats, notamment, est particulièrement motivante. Elle incite le salarié à atteindre, voire dépasser ses objectifs.

•    Les avantages en nature sont également motivants, et particulièrement efficaces en termes d’attractivité. Une TPE ou une PME réputée pour ses avantages en nature attire des talents, et les motive à rester fidèles à l’entreprise.

Conseil n°5 : garantir d’excellentes conditions de travail

La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) est un levier fondamental pour motiver vos salariés à performer, et à rester dans l’entreprise. Les composantes de la QVCT sont nombreuses, et reprennent globalement l’ensemble des leviers de motivation au travail : un management adapté, un haut degré de collaboration et des perspectives d’évolution professionnelle. D’autres pistes doivent être approfondies :

•    Le climat social. L’ambiance au travail doit être conviviale, pour donner envie aux salariés de se rendre au bureau. En tant que dirigeant, il est important de déceler d’éventuels conflits, et de les résoudre grâce à une bonne communication. Organiser des évènements corporate contribue à créer de bonnes relations entre vos collaborateurs. 

•    L’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Le rythme, aussi soutenu soit-il, doit laisser le temps aux salariés de s’épanouir personnellement. Le droit à la déconnexion fait partie des pratiques primordiales à imposer. La flexibilité des horaires contribue également à préserver l’équilibre.

•    La santé et la sécurité au travail. Quel que soit le secteur d’activité, les risques psycho-sociaux doivent être pris en considération. Prêter attention au bien-être des salariés au travail consiste à cet effet à prendre en compte leur situation individuelle. C’est ainsi qu’il est possible d’anticiper une maladie professionnelle de type burn-out.

Conseil n°6 : être exemplaire et inspirant

L’ADN et la culture d’entreprise sont des critères prépondérants de la motivation des salariés. Toutes générations confondues, les salariés sont de plus en plus sensibles aux valeurs éthiques véhiculées par l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Une entreprise qui a des valeurs fortes accroît le sens au travail, et la motivation de ses salariés.

En tant que dirigeant, vous impulsez et vous incarnez les valeurs de votre entreprise. À cet effet, votre politique RSE  doit être convaincante. Il s’agit de mettre en place des actions concrètes, et d’impliquer l’ensemble des collaborateurs. Cela passe par une organisation inclusive, un engagement en faveur d’une cause ou encore des processus de travail écoresponsables.
 

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