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Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) en santé : explications

Publié le 22/04/2024, mis à jour le 04/09/2024

La réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) rassemble des professionnels de santé dont les compétences complémentaires sont susceptibles d’optimiser la prise en charge d’un patient. La RCP se tient à une fréquence régulière, pour faire part de l’avancée des résultats et décider de la suite des traitements. En cancérologie, par exemple, la pratique des réunions de concertation pluridisciplinaire est réglementée par le Code de la santé publique. D’autres spécialités ont recours aux RCP, dans le cadre d’une organisation plus flexible. Explications. 

Qu’est-ce qu’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) ?

Une réunion de concertation pluridisciplinaire est une réunion, en présentiel ou à distance, de plusieurs médecins de spécialités différentes qui concourent à proposer une stratégie thérapeutique optimale pour un patient. La RCP peut également être organisée à visée diagnostique.

Dans quelles situations faut-il organiser des RCP ?

  • La pratique de la RCP est obligatoire en cancérologie.
  • Organiser des RCP est opportun quand la pathologie d’un patient mobilise, de manière transversale, plusieurs spécialités médicales – et éventuellement paramédicales et sociales. La psychiatrie, la médecine périnatale et les maladies rares, par exemple, ont recours aux réunions de concertation pluridisciplinaire.

Quelles sont les spécificités de la RCP en oncologie ?

L’article D6124-311 du Code de la santé publique prévoit que « Le projet thérapeutique envisagé pour chaque patient atteint de cancer pris en charge, ainsi que les changements significatifs d’orientation thérapeutique, dont l’arrêt de traitement du cancer, font l’objet d'une discussion collégiale en réunion de concertation pluridisciplinaire ».

En oncologie, la RCP est non seulement obligatoire, mais aussi formelle. L’équipe de soins respecte un protocole standard défini par la loi.

Quels sont les objectifs de la RCP dans le domaine de la santé ?

Des pathologies nécessitent une approche thérapeutique globale, où divers spécialistes apportent leurs savoirs et leurs expériences respectifs pour améliorer la prise en charge d’un patient. C’est l’objet de la réunion de concertation pluridisciplinaire.

Le patient est l’enjeu central. Les réunions de concertation pluridisciplinaire ont vocation à améliorer non seulement l’efficacité des traitements, mais aussi la qualité de vie du patient.

Au-delà du patient, les RCP ont un impact bénéfique sur les pratiques professionnelles.

Comment les RCP contribuent-elles à l’amélioration des pratiques professionnelles en santé ?

La réunion de concertation pluridisciplinaire est considérée comme une méthode efficace d’évaluation et d’amélioration des pratiques professionnelles. La RCP est bénéfique à plusieurs égards :

  • Une RCP permet de confirmer un diagnostic en situation complexe, voire de sortir d’une impasse thérapeutique. Les professionnels de santé en tirent avantage sur le plan psychologique : ils ne sont pas seuls, ils prennent appui sur un avis collégial.
  •  Les échanges d’expertises permettent aux praticiens de s’enrichir les uns des autres. Les jeunes médecins qui s’installent, dans des structures pluriprofessionnelles notamment, ont tout intérêt à assister à des RCP.
  • Grâce aux RCP, les pratiques sont progressivement uniformisées sur le territoire. Depuis 2022, les données des réunions de concertation pluridisciplinaire sont intégrées à la plateforme des données en cancérologie, un outil accessible aux acteurs concernés et indispensable pour la recherche.
  • La pratique des réunions de concertation pluridisciplinaire profite aux étudiants en médecine et en pharmacie. Ils sont en effet autorisés à être observateurs lors de RCP, à des fins pédagogiques.

L’organisation de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire

L’organisation des réunions de concertation pluridisciplinaire est encadrée.

  • Les RCP en oncologie respectent le référentiel intitulé « La réunion de concertation pluridisciplinaire en cancérologie ». Ce document, actualisé en décembre 2023, décrit la méthode à suivre pour être conforme à la loi. Il est dirigé et édité par l’Institut national du cancer (INCa).
  • Les RCP dans des domaines autres que l’oncologie se déroulent suivant des chartes, élaborées au sein des CHU, des centres psychothérapiques ou encore des CRMR (Centres de Référence Maladies Rares) à l’initiative des réunions.

Quels sont les professionnels impliqués dans une RCP ?

En oncologie, une RCP réunit au moins 3 spécialistes issus de 2 disciplines différentes. Un médecin clinicien coordonne la réunion et un assistant assure des fonctions de secrétariat. Les RCP en oncologie doivent se tenir au moins une fois toutes les deux semaines, en présentiel ou à distance.

De manière générale, il faut impliquer tous les professionnels capables d’optimiser la prise en charge du patient, et les réunir chaque fois que l’état du patient l’exige.

Exemples de concertations :

  • En cancérologie, se réunissent notamment les oncologues, les radiothérapeutes, les radiologues, les médecins nucléaires et les chirurgiens.
  • En psychiatrie, les psychiatres peuvent se réunir avec des neurologues, des psychologues, des infirmiers ou encore des travailleurs sociaux.
  • En médecine périnatale, les RCP peuvent rassembler sages-femmes, obstétriciens, assistantes sociales de la maternité, pédiatres et représentants d’associations.

Comment se déroule une RCP ?

Le référentiel de l’INCa encadre le déroulement des réunions de concertation pluridisciplinaire en oncologie. Dans les autres domaines de la médecine, le déroulement des RCP est dicté par une charte signée par l’établissement. Les chartes s’inspirent du référentiel de l’INCa.

1.    La présentation du dossier est assurée par le médecin référent du patient, ou un médecin qui a, a minima, déjà rencontré le patient.

2.    Des propositions de traitements sont envisagées et discutées par les membres présents à la RCP. Le médecin coordonnateur anime les débats.

3.    Un avis collégial est émis quant au traitement du patient. L’avis est rédigé et enregistré, dans un enjeu de traçabilité. Le médecin traitant a accès à l’avis de la RCP.

4.    Le médecin référent échange avec le patient sur les suites à donner. Le médecin référent présente au patient l’avis de la RCP, ainsi que sa proposition thérapeutique.

5.    Le programme personnalisé de soins (PPS) est élaboré sur la base d’un consensus entre le médecin et son patient.

Le médecin référent n’est pas tenu de suivre l’avis de la RCP. Le patient, pour sa part, n’est pas tenu d’accepter la proposition thérapeutique, qu’elle soit ou non conforme à l’avis de la RCP.

Quelle est l’importance de la communication entre les différents acteurs médicaux dans le cadre de la RCP ?

La communication entre les médecins de spécialités identiques est bénéfique : l’expérience de chacun enrichit le diagnostic et les propositions thérapeutiques. La communication entre des médecins de spécialités distinctes est également importante, car certaines pathologies nécessitent une expertise transversale.

Trois bonnes pratiques optimisent la communication lors des RCP :

  • Chaque membre de la réunion fonde ses propositions sur des éléments scientifiques probants. Les débats ainsi étayés sont clos plus rapidement.
  • Le rôle du coordonnateur est essentiel pour laisser la parole à chacun.
  • Pour augmenter le taux de participation, il est recommandé de s’équiper d’une plateforme de RCP à distance performante et intuitive.

Les critères de choix des outils numériques pour les RCP à distance en santé

Au moment de choisir son outil numérique de RCP à distance, deux critères sont fondamentaux :

  • Le niveau de sécurisation offert par l’outil. Les données échangées en réunion sont non seulement des données sensibles, mais aussi des données couvertes par le secret médical. La moindre brèche de sécurité emporte des risques considérables.
  • La technologie et la capacité de stockage des données. Les débats et les avis des RCP doivent pouvoir être tracés, notamment dans l’éventualité d’un litige ultérieur avec le patient. Le stockage doit être assuré pendant la durée de prescription.

Par Sarah de Gouyon Matignon (Les Echos Publishing) 

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