Devenir buraliste : les démarches à suivre pour se lancer
Avec 23 500 bureaux de tabac en France, ce commerce de proximité est un lieu clé de nos villes et villages¹. Près de 10 millions de clients s’y pressent chaque jour pour y acheter leur tabac, leur journal, parier ou profiter d’un moment convivial¹. Vous aimeriez devenir buraliste ? Se lancer dans le domaine très réglementé des débitants de tabac nécessite une préparation sans faille. BNP Paribas vous fait découvrir les étapes essentielles pour ouvrir votre bureau de tabac en toute sérénité.
Qu’est-ce qu’un buraliste ?
Le débit de tabac est, comme son nom l’indique, un lieu de vente de tabac et de produits liés (comme le papier, des cigares, des briquets, voire des cigarettes électroniques). Depuis plusieurs années, les buralistes ont toutefois élargi leur offre pour des raisons de rentabilité. Les bureaux de tabac vendent désormais toute une variété d’articles comme de la papeterie, des journaux, des jeux de grattage, des timbres, des confiseries. Certains proposent également un service de boisson : ce sont les fameux bars-tabacs. C’est le cas de 55,5 % des débitants de tabac¹.
Qui peut devenir débitant de tabac ?
La profession de buraliste n’est pas accessible à tous. Il faut en effet :
- Être majeur ;
- Ne pas avoir de condamnation pénale (casier judiciaire feuillet n°2 vierge) ;
- Être de nationalité française ou européenne ;
- Ne pas gérer un autre bureau de tabac ;
- Ne pas être sous tutelle ou curatelle ;
- Passer avec succès une visite médicale auprès de l’ARS.
Vous pensez remplir tous les critères exigés par l’État ? Parfait ! Des compétences seront également indispensables pour réussir dans le métier de buraliste. Il vous faudra gérer votre affaire d’une main de maître. Vous serez d’ailleurs amené à manipuler de grosses sommes d’argent. Un bon sens du relationnel et une connaissance du marché du tabac seront des plus.
Financer son début d’activité comme buraliste
L’apport nécessaire à l’ouverture d’un bureau de tabac est estimé à 25 000 euros2. Outre l’acquisition du fonds de commerce, indispensable pour signer un contrat de gérance de débit de tabac, vous devrez investir dans :
● le mobilier ;
● le stock de tabac ;
● l’assurance professionnelle ;
● l’achat des produits complémentaires vendus ;
● les systèmes de sécurité, etc.
Bon à savoir : Qu’est-ce qu’un fonds de commerce ?
Le fonds de commerce correspond à tous les éléments liés à l’activité, comme l’enseigne, le nom du commerce, le droit de bail, la clientèle, etc. Attention, il ne peut y avoir qu’un seul propriétaire au fonds de commerce.
Pour financer votre activité, vous pouvez contracter un prêt bancaire, faire appel à des financements de proches, bénéficier d’aides à la reprise ou création d’entreprise. Une aide à la sécurité d’un montant maximal de 10 000 euros est proposée par les services douaniers³.
Le plus tôt possible, réalisez votre étude de marché et business plan pour étudier la rentabilité de votre projet. Si besoin, demandez l’aide d’un professionnel compte tenu des nombreux mouvements fiscaux liés au reversement des taxes ou de la rémunération des professionnels débitants de tabac.
Quelles sont les formalités obligatoires pour ouvrir son bureau de tabac ?
Pour devenir buraliste, deux possibilités s’offrent à vous : soit créer un nouveau bureau de tabac, soit reprendre un bureau existant.
Dans le premier cas, vous devrez postuler à une offre de gestion de bureau de tabac auprès de la Direction régionale des douanes. Dans le second cas, le buraliste cédant devra vous présenter comme repreneur. Quel que soit votre chemin, c’est le directeur interrégional des douanes et droits indirects qui décide du lieu d’implantation des débits de tabac.
Une fois votre avis favorable obtenu, vous devrez suivre une formation de 3 ou 4 jours. Au programme de cette formation payante (800 euros environ4) : réglementation et compétences en gestion. À la clé ? Un permis d’exploitation valable 10 ans.
Dernière étape : signer votre contrat de gérance avec l’État. Celui-ci est d’une durée de 3 ans4. Il devra donc être renouvelé régulièrement.
Quelle forme juridique choisir pour son bureau de tabac ?
Pour ouvrir un bureau de tabac, deux statuts juridiques sont acceptés : l’Entreprise Individuelle (EI) ou la Société en Nom Collectif (SNC).
Votre choix dépendra de vos besoins et des avantages fiscaux recherchés. L’EI n’accepte qu’un seul associé, une responsabilité illimitée, et est soumise à l’Impôt sur les Revenus. En revanche, la SNC nécessite au moins deux associés, permet une liberté de capital, mais rend les associés responsables des dettes de la société.
Le statut juridique aura un impact sur les associés, la fiscalité, la responsabilité financière et la portée de votre projet (embauche de salariés, par exemple). C’est pourquoi il est conseillé de se faire accompagner d’un expert.
Comment exploiter un bureau de tabac ?
L’exploitation d’un bureau de tabac demande de se conformer à une réglementation stricte. Vous envisagez d’ajouter un bar à votre établissement ? Il faudra respecter les normes d’hygiène, les règles de sécurité incendie, et les règles d’accessibilité. En cas de vente d’alcool, une licence de vente sera nécessaire. Vous souhaitez proposer des jeux de paris et/ou de hasard ? Il vous faudra obtenir une autorisation, puis suivre une formation spécifique.
Pensez également à préparer votre signalétique. L’enseigne traditionnelle des bureaux de tabac ? La célèbre carotte, à laquelle vous ajouterez votre enseigne commerciale. Parmi vos autres obligations, vous devrez vendre le tabac aux prix officiels, vous approvisionner auprès de fournisseurs agréés, et ne pas vendre de tabac aux mineurs.
Côté horaires, vous serez libre de les fixer. En revanche, la fermeture hebdomadaire ne devra pas dépasser 2 jours consécutifs5. Pour vos congés, vous avez le droit de prendre 6 semaines annuelles (4 semaines consécutives maximum) et vous devrez informer les autorités douanières de vos vacances5.
Les 3 points à retenir :
● Pour devenir buraliste, il faut obtenir une autorisation de gestion d’un bureau de tabac de la part des services douaniers.
● L’investissement nécessaire à l’ouverture d’un tabac est estimé à 25 000 euros. Cependant, des aides existent, notamment pour l’installation de systèmes de sécurité.
● Deux formes juridiques peuvent être créées pour un bureau de tabac : l’entreprise individuelle ou la SNC (Société en nom collectif).
¹ Les buralistes, le premier commerce de proximité
2 Comment ouvrir son bureau de tabac ?
3 Aide à la sécurité des débits de tabac
4 Ouvrir un bureau de tabac
5 Conditions d’exploitation d’un débit de tabac