02/08/2023
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Ce qu’il faut savoir pour réussir votre installation comme kiné libéral

La kinésithérapie occupe une place de premier plan en France. Avec 97 790 kinés dans l’hexagone, il s’agit de la première profession de rééducation en nombre de praticiens¹. Vous êtes un professionnel ou futur kinésithérapeute ? Vous aspirez peut-être à vous installer en libéral pour bénéficier d'une plus grande liberté d'exercice. Les opportunités ne manquent pas. La profession est jeune et dynamique (l’âge médian est de 38 ans seulement¹). Nous vous guidons pas à pas pour réussir votre installation comme kiné libéral : démarches, développement de la patientèle, statut juridique… nous vous livrons toutes les clés.

Quelles sont les démarches administratives pour devenir kiné en libéral ?

L’exercice de la kinésithérapie en libéral est le mode d’activité majoritaire dans la profession : 85,08 % des kinésithérapeutes ont opté pour cette voie en 2022¹. Pour commencer cette aventure, vous devrez tout d’abord obtenir le diplôme d’état de masseur-kinésithérapeute. 

Si vous êtes jeune diplômé, une attestation de réussite peut suffire à vous inscrire ensuite à l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Cette étape est indispensable pour exercer légalement : vous devrez comprendre, puis respecter le code de déontologie de la profession durant toute votre vie professionnelle. Une fois votre inscription effectuée, vous obtiendrez votre numéro RPPS (Répertoire partagé des professionnels intervenant dans le système de santé). Ce code vous suivra jusqu’à votre retraite, tout comme votre CPS (Carte professionnelle de santé). 

Troisième étape administrative pour réussir votre installation comme kiné libéral : vous enregistrer auprès de votre Caisse primaire d’Assurance Maladie (CPAM). Vous serez ainsi conventionné et des feuilles de soins CERFA vous seront transmises. 

Bon à savoir : Les pièces à déclarer à l’URSSAF
S’il s’agit de votre première installation, la CPAM transmettra les informations liées à votre première inscription à l’URSSAF. Cet organisme se chargera du paiement de vos cotisations sociales. Parmi les informations nécessaires, il vous faudra : le numéro RPPS, votre numéro de Sécurité sociale, l’adresse e-mail et le numéro de téléphone mobile de contact, le code postal du cabinet, la date prévisionnelle d’installation.

Il vous faudra vous inscrire à la CARPIMKO, la Caisse de prévoyance et de retraite des paramédicaux libéraux. Cette inscription est obligatoire : l’organisme se charge, par exemple, du recouvrement des cotisations retraite. Enfin, pour couvrir les éventuels risques liés à votre activité, souscrire une Responsabilité civile professionnelle (RC pro) est obligatoire dès le premier jour d’exercice.

Étudier le marché et préparer son business plan

Avant de vous lancer dans le libéral, plusieurs étapes clés sont nécessaires. 

●    Évaluez la demande de kinésithérapie dans la zone où vous envisagez de vous installer : données démographiques, santé de la population sont autant d’éléments à prendre en compte pour estimer votre future patientèle.

Attention ! L’installation n’est pas totalement libre. Pour lutter contre les déserts médicaux, une cartographie a été mise en place selon la densité de kinésithérapeutes présents dans chaque département. Il existe des zones « très sous-dotées », mais aussi des zones « surdotées » où l’installation est plus difficile. Pour ces dernières, vous devrez attendre qu’un autre thérapeute mette fin à son activité².

●    Une fois l'étude de marché réalisée, élaborez un business plan solide pour votre installation. Estimez les coûts d'installation nécessaires pour démarrer votre activité : loyer, matériel nécessaire, etc.

●    Prenez le temps de fixer vos honoraires. Si vous êtes conventionné, vous devrez respecter les tarifs de l’Assurance Maladie dans un cadre thérapeutique. En revanche, en dehors de ce cadre, vos honoraires sont libres³.

Quelles sont les aides disponibles à l'installation en tant que kiné libéral ?

Pour faciliter votre installation en zone sous-dotée, de nombreuses aides existent : 

●    le Contrat d’aide à la création de cabinet de masseurs-kinésithérapeutes (CACCMK) : 49 000 € versés en 5 fois sur 5 ans ;
●    le Contrat d’aide à l’installation des masseurs-kinésithérapeutes (CAIMK) : 34 000 € versés en 5 fois sur 5 ans pour les kinés s’installant dans un cabinet existant en zone sous-dotée ;
●    le Contrat d’aide au maintien d’activité des masseurs-kinésithérapeutes (CAMMK) : 3 000 euros par an sur trois ans pour les kinés déjà installés ;
●    le Contrat incitatif masseur-kinésithérapeute (CIMK) : une participation pour le paiement des cotisations.

Toutes ces aides sont versées sur condition. Le détail des critères d’attribution est consultable sur le site de l’Assurance Maladie4. Vous ne remplissez pas ces conditions ? D’autres aides à l’installation d’une activité libérale existent.

Choisir la bonne forme juridique pour son cabinet de kinésithérapie

La profession de kinésithérapeute libéral offre une liberté d'exercice appréciée par de nombreux praticiens : 83 196 kinésithérapeutes mélangent leur activité libérale avec une activité salariée. L’émulation collective est donc tout aussi recherchée que l’indépendance. Pour ce faire, ils utilisent le contrat d’exercice libéral.

S’associer avec d'autres professionnels de santé peut aussi être une solution hybride intéressante si vous craignez de vous installer seul. Dans ce cas, plusieurs formes juridiques existent pour créer un cabinet de kinésithérapie : 

●    la SCP (Société civile professionnelle) regroupe plusieurs kinés. Elle fonctionne par capital, quote-part et partage des bénéfices ;
●    la SCM (Société civile de moyens) permet la mutualisation des moyens entre kinésithérapeutes ou d’autres professions libérales réglementées, comme des médecins ;
●    la SEL (Société d’exercice libéral).

Parmi les kinés libéraux, plus de 37 % exercent comme collaborateur ou assistant d’un titulaire. L’intérêt ? Exercer en libéral sans se préoccuper du fonctionnement du cabinet. Le kinésithérapeute collaborateur a pour objectif d’alléger la charge de travail du titulaire.

Un autre mode d’exercice intéressant en début de carrière est celui du kiné remplaçant. À l’occasion de congés ou de maladie, le remplaçant prend en charge les consultations. Les honoraires sont perçus par le titulaire qui reverse un pourcentage de la somme au remplaçant. Une recette idéale pour commencer en douceur : vous acquérez de l’expérience, rencontrez des pathologies variées, sans pour autant vous occuper de la gestion d’un cabinet.

Comment développer sa patientèle ?

La réussite de votre activité libérale dépendra en grande partie de votre capacité à attirer une patientèle. 

Conformément à l’article R. 4321-67 du Code de santé publique, la kinésithérapie n’est pas une activité commerciale5. La publicité est donc interdite. Vous pouvez néanmoins exploiter : 
●    les annuaires professionnels ;
●    les plateformes de prise de rendez-vous en ligne ;
●    créer votre site internet (sous certaines conditions) pour augmenter votre visibilité.

La stratégie digitale ne doit pas être négligée. Collaborer avec d'autres professionnels de santé peut vous aider à élargir votre réseau : une façon durable d’attirer de nouveaux patients de votre secteur. 

Les 3 points à retenir : 

●    La majorité des kinésithérapeutes exerce en libéral (85,08 %).
●    Le conventionnement n’est pas possible dans les zones surdotées tant qu’un autre professionnel n’a pas mis fin à son activité. En revanche, des aides financières existent pour installer son cabinet en zone sous-dotée.
●    Les modes d’exercice sont variés : kiné assistant, collaborateur, remplaçant ou titulaire. Faites votre choix en fonction de votre expérience.


¹ 2022 : Démographie des kinésithérapeutes
² Processus d’installation : accès au conventionnement, aides et modes d'exercice
³ Honoraires des kinésithérapeutes
4 Aides à l'installation et au maintien de l'activité en zones très sous-dotées ou sous-dotées
5 R. 4321-67 Interdiction de la publicité (article commenté (mise à jour le 10/07/2023)).

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