Article

French Tech : qui sont ces nouveaux « partenaires » du capital-risque français ?

Publié le 16/12/2024

Pour convaincre les start-up de faire entrer un fonds à leur capital, ces derniers proposent souvent l'aide d'« operating partners ». Des profils qui ont de l'expérience et ont souvent connu l'hypercroissance, selon une étude de France Invest et du cabinet de conseil Alvarez & Marsal.

Le paysage du capital-risque (VC) français a bien grandi. Les sociétés de gestion se sont diversifiées, de nouveaux gérants sont nés, les acteurs étrangers sont arrivés en masse… Sans oublier l'émergence d'autres acteurs comme les family offices et les clubs de business angels qui peuvent mutualiser plusieurs centaines de milliers d'euros en amorçage. Mais un chèque ne suffit plus à convaincre les plus belles start-up de faire entrer un fonds à leur capital.

C'est pourquoi de plus en plus de sociétés françaises de capital-risque se dotent d'« operating partners » (partenaires opérationnels, en bon français), des profils qui accompagnent les start-up sur plusieurs problématiques (RH, international, marketing…).

Le lobby France Invest et le cabinet de conseil Alvarez et Marsal viennent de publier un rapport sur cette fonction assez récente en France, alors qu'elle existe depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis. D'après les auteurs de l'étude, l'âge moyen de l'operating partner est de 46 ans avec une expérience de « scaling », à savoir le passage à l'échelle ou l'industrialisation.

Il a en moyenne 23 ans d'expérience professionnelle, dont 17 en entreprise. « La profession pourrait être amenée à progressivement rajeunir, motivée par le besoin de recrutement sur les prochaines années qui entraînerait le démarchage de profils entre 30 et 40 ans », estiment France Invest et Alvarez & Marsal.

Des anciens DG et consultants

Environ 23 % des operating partners recensés sont d'anciens PDG, 15 % d'anciens consultants et 13 % d'ex-directeurs marketing ou commerciaux. On trouve également d'autres anciens membres du comité de direction (DRH, directeurs d'opérations, directeurs techniques…). Ils sont souvent issus de grosses start-up (les scale-up) qui ont connu l'hypercroissance.

Par exemple, « un responsable financier qui a déjà eu affaire à une levée de fonds importante ou même à une introduction en Bourse, un responsable des ventes qui a déjà été amené à constituer une équipe commerciale, un general manager [directeur pays, NDLR] qui a développé une activité dans un autre pays », illustrent les auteurs de l'étude.

Ces besoins se traduisent par des recrutements. Entre 2019 et 2024, le nombre de fonds de capital-risque ayant intégré un operating partner en France a augmenté de 121 %. Le nombre d'operating partners a de son côté augmenté de 34 % en cinq ans dans le secteur. L'incursion la plus importante se trouve dans le « late stage/growth », à savoir le financement de croissance, un stade plus mature dans la vie d'une start-up.

Rien de bien surprenant, car cela correspond au fameux passage à l'échelle qui implique des besoins plus complexes comme l'internationalisation. En 2024, 56 % des fonds de « growth/late stage » avaient une équipe d'opérateurs, soit 31 points de plus qu'en 2019. Ils sont « seulement » 29 % dans les fonds spécialisés en « early stage » (contre 16 % en 2019).

Parmi les pionniers en France, on trouve Serena, Newfund ou encore XAnge. Certains ont choisi d'internaliser ce métier, tandis que d'autres préfèrent travailler avec des salariés en poste ailleurs. Maintenant que la tendance est lancée, qu'attendre pour la suite ? « Le recrutement de ressources spécialisées (comme pour l'IT, l'IA, la durabilité) en vue d'accompagner les participations sur des enjeux techniques encore plus spécifiques », estiment les auteurs de l'étude.

 

Par Charlie Perreau -  Les Echos Publishing. Publié le 11 décembre 2024

Pour continuer votre lecture

French Tech : la dissolution, le ralentisseur des levées de fonds en 2024

Article
Les start-up françaises ont levé 7,7 milliards d'euros en 2024. Si le début de l'année était encourageant, le deuxième semestre a enregistré une baisse de 14 %.
PME, ETI : l'art d'aller chercher la croissance à l'international

Article
Alors que les marchés européens tournent au ralenti, les entreprises françaises peuvent aller chercher des relais de croissance au long cours.
Guide des meilleures franchises pour les hôtels en 2025
#Franchise
Article
Découvrez notre guide 2025 pour choisir la meilleure franchise hôtelière en France et maximiser votre investissement avec succès.