04/01/2023
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Tester son idée de création d'entreprise avant de se lancer

Vous avez trouvé votre idée de création d’entreprise, ou une idée de produit ou de service, mais n’êtes pas encore tout à fait certain de l’appétence du marché pour celui-ci ? Afin de tester votre idée, plusieurs solutions existent, certaines vous permettant même de retarder la création officielle de l’entreprise afin de tester votre produit en premier lieu.

La couveuse d’entreprise

Couveuse, coopérative d’activité ou encore incubateur: autant de termes qui désignent la même structure de développement pour votre future entreprise. Celle-ci vous permet d’héberger juridiquement votre activité. Elle vous prête ainsi son numéro SIREN afin de vous permettre de facturer légalement vos futurs clients sans avoir à vous préoccuper de questions administratives et juridiques. La couveuse d’entreprise peut également vous offrir des services d’accompagnement personnalisé, ainsi que des sessions de formation collectives, afin de vous permettre de tester votre activité sereinement. 

La couveuse d’entreprise vous permet donc de vous concentrer sur votre concept, votre produit ou votre service, et de tester directement sa viabilité sur le marché. Ce sera la meilleure solution pour vous si votre idée de création d’entreprise ne nécessite pas d’investissement lourd pour démarrer ou d’installation en boutique.

En rejoignant une couveuse, vous devez signer un Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE), d’une durée minimale de 6 mois et d’une durée maximale de 12 mois renouvelables deux fois. 

Comment fonctionne la rémunération dans une couveuse d’entreprise ? 

Grand avantage de ce système: la couveuse d’entreprise vous permet de conserver vos indemnités chômage, ou autres allocations et minimas sociaux. Pratique, si vous venez de quitter votre activité salariée afin de vous lancer dans le grand bain de l'entrepreneuriat ! Des frais de gestion sont néanmoins prévus afin de permettre à la couveuse de fonctionner. Ceux-ci peuvent être fixes ou variables en fonction de votre chiffre d’affaires. 

Bien souvent, le chiffre d’affaires que vous réalisez dans le cadre d’un CAPE est bloqué sur le compte bancaire de la couveuse. Vous ne pouvez le récupérer que sous forme de frais professionnels: restauration, déplacement, avantages en nature... Ce n’est qu’après la période de test, lorsque vous sortez de la couveuse, que vous pouvez récupérer l’argent généré, sous forme de salaires. Certaines couveuses permettent néanmoins de toucher une partie de l’argent récolté grâce à vos ventes. 

Si vous envisagez de rejoindre une couveuse afin de tester votre idée de création d’entreprise, allez faire un tour sur le site répertoriant toutes les couveuses sur le territoire français !

La pépinière d’entreprise

Celle-ci ressemble en de nombreux points à la couveuse, à une différence de taille: la pépinière donne accès à des locaux, à des ateliers ou à des espaces de stockage pour l’entrepreneur débutant, à des prix inférieurs à ceux du marché. Comme les couveuses, les pépinières proposent des sessions de formation ou de conseils pour ses locataires. 

Il existe deux types de pépinières d’entreprise: les pépinières généralistes, qui peuvent accueillir des entreprises de différents secteurs, et les pépinières d’entreprises innovantes, souvent spécialisées dans les projets technologiques ou innovants dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. 

Ces espaces regroupent de nombreux entrepreneurs aux intérêts communs, et sont souvent de formidables lieux de partage et d’échange pour jeunes entrepreneurs pleins d’ambition !

La pépinière d’entreprise accueille ses jeunes pousses pour une durée de 24 à 48 mois, le temps du lancement de l’activité.

Le recours au portage salarial

Autre solution très utile pour tester son idée de création d’entreprise, le portage salarial. Sur un modèle proche de la couveuse, l’entrepreneur exerce son activité au sein d’une société de portage, qui encaisse les factures et reverse l’argent à l’entrepreneur chaque mois, moins les cotisations sociales. On voit ici que le testeur d’entreprise est considéré comme un salarié de la société de portage. En échange de l’hébergement du jeune entrepreneur, la société de portage encaisse une commission allant de 5% à 15% du chiffre d’affaires de l’entreprise testée. 

La solution du portage salarial est particulièrement adaptée aux missions de service, telles que les activités de conseil. C’est évidemment une grande aide pour les entrepreneurs en herbe disposant de peu de réseau dans leur nouveau domaine d’activité. En effet, ces sociétés sont souvent spécialisées par métier. En plus d’un hébergement juridique, elles mettent à disposition de leur “entrepreneur-salarié” leur carnet d’adresses, des formations ou encore des ateliers de rencontre entre entrepreneurs, qui permettent à ceux-ci de développer leur réseau professionnel. La société de portage peut également proposer à l’entrepreneur un service de comptabilité, de secrétariat, ou une assurance civile professionnelle.

Le portage salarial peut néanmoins comporter quelques inconvénients. Tout d’abord, vous ne pouvez pas conserver vos indemnités chômage lorsque vous signez un contrat de portage. Certaines sociétés peuvent par ailleurs imposer aux entrepreneurs des conditions financières plus ou moins avantageuses, et des frais plus ou moins importants. A vous d’évaluer si les conditions proposées par la société de portage vous conviennent.

Le lancement en tant que micro-entreprise

Contrairement aux solutions évoquées plus tôt, cette solution consiste à créer votre entreprise sans l’aide d’une “maison-mère”. Mais cette création d’entreprise se fait dans des conditions ultra-simplifiées: la micro-entreprise vous permet ainsi d’exercer votre activité rapidement sans l’aide d’un service comptable ou d’un juriste spécialisé. Cela vous permet ainsi de vous concentrer sur votre activité plutôt que de perdre du temps en démarches administratives longues et coûteuses.

La création d’une micro-entreprise se fait en ligne, en quelques minutes: une simple déclaration de création d’activité suffit pour obtenir son numéro SIRET. Elle ne comporte par ailleurs que peu de risques financiers: les seuls frais qui vous sont prélevés sont calculés sur la base de votre chiffre d’affaires. Chaque mois ou chaque trimestre, vous déclarez sur le site de l’URSSAF votre chiffre d’affaires et êtes prélevé d’une partie de ce chiffre d’affaires. 

Lors des premiers mois de votre activité, vous n’êtes même pas tenu de disposer d’un compte bancaire dédié à votre micro-entreprise. La fermeture de votre micro-entreprise est également très simple et gratuite, en dehors des cotisations déjà dues. Vous ne risquez donc rien à créer votre micro-entreprise si votre idée ne rencontre pas son public.

Cette solution est donc parfaite pour les jeunes entrepreneurs souhaitant tester leur idée de création d’entreprise sans prendre trop de risques financiers au démarrage. Si la “période d’essai” est concluante, vous pouvez choisir de rester sous le même régime de la micro-entreprise, ou passer sous le régime de la société si votre activité génère suffisamment de revenus. 

Les événements et salons professionnels

Lieux de réseau par excellence, les événements et salons professionnels peuvent vous permettre de vous frotter à la réalité du terrain en direct. L’avantage de ceux-ci est qu’ils rassemblent de nombreux professionnels du même secteur, et autant de clients potentiels. Un public d’experts qui seront à même de vous donner leurs impressions, et d’éventuels conseils afin d’afficher votre idée de création d’entreprise. Certains salons organisent même des concours pour jeunes entreprises, avec, à la clé, des récompenses financières très utiles lorsqu’il s’agira de lancer votre entreprise dans les meilleures conditions ! 

En distribuant vos premières cartes de visite, vous saurez également si l’appétence est là, en fonction des emails ou des connexions que vous obtiendrez.

Le crowdrating

On l’appelle crowdrating, ou crowdtesting: cette méthode consiste à tester, sur une plateforme collaborative, l’appétence du public pour votre produit, votre service ou votre concept. Les internautes peuvent ainsi donner une note, et éventuellement des commentaires, au projet ou au “pitch” de l’entrepreneur.

Particulièrement adapté aux projets de startup, le crowdrating permet aux jeunes entrepreneurs d’obtenir un feedback rapide sur leur produit et ainsi procéder au développement rapide de leur idée.

Dans la même logique, les plateformes de financement participatif peuvent également vous permettre de tester votre idée d’entreprise, et vous aider à la financer dans la foulée. Certaines entreprises ont ainsi pu tester la validité du marché tout en remplissant leur carnet de commandes (via du crowdfunding), et s’assurer ainsi une trésorerie confortable avant le lancement officiel. Mais attention: cette méthode n’est pas forcément adaptée pour tous les projets de création d’entreprise. 

Quel que soit votre projet, votre concept ou votre idée, il est fort à parier que plusieurs de ces solutions peuvent vous convenir. A vous, désormais, de choisir la stratégie la plus adaptée à votre idée de création d’entreprise !

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