Porter un regard neuf sur son idée, c'est innover
« J'aurais aimé qu'on m'encourage à faire un pas de côté sur mes expériences », affirme Graffi Rathamohan. A la sortie d'HEC, elle a préféré les burgers à la Tech pour cultiver sa différence.
D'HEC à la restauration, il n'y a qu'un pas… de côté. En dernière année de master à HEC, Graffi Rathamohan et son associé Rudy Guénaire ont créé leur premier restaurant PNY Burger (pour Paris New York). « Parfois je fais des choix qui peuvent étonner, mais j'apporte un regard neuf, je vois les choses différemment », affirme l'entrepreneuse.
La restauration était, pour les deux cofondateurs, un saut dans l'inconnu. « Je n'avais aucun contact dans le milieu, aucune formation. Autour de nous, c'était l'étonnement. Nous n'avons pas eu beaucoup d'encouragements. A l'époque, à HEC, il fallait entreprendre dans la Tech, créer la prochaine licorne », se souvient Graffi Rathamohan. Ce pas de côté ne l'a pas découragée. Au contraire, elle en a fait sa force.
Des prospects plus chauds que d'anciens clients
Ce regard neuf a nourri la création et le développement de PNY. Graffi Rathamohan et Rudy Guénaire ont d'abord cherché l'inspiration à l'étranger, puis ils ont détecté des signaux faibles et suivi leur instinct. « Nous avons lancé notre premier restaurant en souhaitant mettre l'accent sur le décor, un peu comme cela se faisait à Londres. On a eu du mal à convaincre les banquiers », se remémore l'entrepreneuse.
Lire aussi : L'idée, c'est seulement 10 % d'une innovation…
Design thinking, mind mapping , concassage ou veille concurrentielle, les outils ne manquent pas pour challenger son idée. Comme aussi le simple fait d'amener ses connaissances dans un cadre différent. « Quand nous avons commencé, la restauration n'était pas autant un business. La vision d'un restaurateur indépendant était surtout commerçante. Notre formation à HEC nous a amenés à chercher à investir très vite, à automatiser des tâches », argumente Graffi Rathamohan.
Autre pas de côté, celui du réseau… Christophe de Becdelièvre a lancé sa première société en 2012, pensant compter sur son carnet d'adresses, en particulier ses anciens clients. « Voyant que je démarrais mon activité, tous ou presque se sont désistés au motif que ma société était naissante. Je me suis retrouvé à signer plus facilement les premiers contrats chez des prospects que je ne connaissais pas ! Une petite douche froide les premiers mois du lancement », confie le cofondateur de la plateforme pour freelances Le Hibou
Par Les Echos entrepreneurs - Juliette Soulignac. Publié le 22 juin 2023
