22/03/2024
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Devenir prothésiste : guide pratique

Chaque année, 180 000 appareillages neufs sont conçus pour répondre aux besoins de personnes handicapées1. Idéal pour allier des compétences techniques au relationnel, le prothésiste travaille en étroite collaboration avec une équipe afin de concevoir des prothèses ou orthèses. Son objectif ? Garantir l’autonomie comme la réinsertion des individus dans la vie quotidienne. 

Comprendre le métier de prothésiste

Le prothésiste-orthésiste joue un rôle essentiel dans l’appareillage des personnes malades ou handicapées. Sous l’appellation de prothésiste se cachent en réalité plusieurs professions : 
●    Les orthoprothésistes.
●    Les podo-orthésistes.
●    Les ocularistes.
●    Les épithésistes.
●    Les orthopédistes-orthésistes.

Spécialisé dans la création sur mesure de dispositifs orthopédiques, le prothésiste contribue à l’amélioration de la qualité de vie des patients. Il conçoit des prothèses, ayant pour but de remplacer un membre amputé, ou des orthèses soutenant une partie déficiente du corps. Les personnes en situation de handicap ou âgées ont souvent recours au savoir-faire du prothésiste.

Bon à savoir : quelle différence entre une prothèse et une orthèse ?
Une prothèse vient remplacer une partie d’un membre.
Une orthèse est un outil de maintien ou de correction : elle compense certaines lacunes.

Quelles sont les compétences nécessaires pour exercer le métier de prothésiste ?

Pour exceller en tant que prothésiste-orthésiste, combiner des compétences techniques au relationnel est indispensable. D’un côté, l’habileté manuelle, la connaissance approfondie des matériaux comme des techniques de fabrication sont primordiales pour concevoir des appareillages fonctionnels. De l’autre, une forte capacité d’écoute, d’empathie est requise pour établir une relation de confiance avec les patients. 
Le profil idéal du prothésiste ? Une personne minutieuse avec le goût de l’innovation.

Quelles sont les formations disponibles pour devenir prothésiste ?

Plusieurs parcours de formation mènent au métier de prothésiste. Votre choix dépendra de votre niveau de diplôme ou de votre projet professionnel. 
●    Dès le niveau CAP, il est possible de s’engager comme ouvrier spécialisé dans la réalisation d’appareillages orthopédiques. 
●    Le bac pro « Technicien en appareillage orthopédique spécialité prothèse-orthèse » ouvre la voie à des postes de chef d’atelier. 
●    Pour une expertise plus approfondie, le BTS prothésiste-orthésiste constitue le sommet de la formation dans ce domaine. En trois ans, il prépare les étudiants à devenir des techniciens supérieurs. Ceux-ci sont habilités à prendre en charge de manière autonome les patients pour les appareiller, après avoir acquis des compétences spécifiques en sciences appliquées, connaissances médicales, techniques de fabrication. 

Les débouchés après ces formations sont variés : emploi en centre de rééducation, centre d’appareillage, centre de soins, entreprise privée, atelier. 87 % des orthoprothésistes sont salariés2. Avec un BTS associé à trois années d’expérience, vous pourrez aussi ouvrir votre propre atelier pour être artisan orthoprothésiste. Le salaire net moyen mensuel d’un spécialiste de l’appareillage médical salarié s’élève à 2 300 €.

Se lancer en tant que prothésiste : quelles démarches ?

Vous souhaitez lancer votre activité de prothésiste ? La première des choses à faire est de s’enregistrer au répertoire Adeli, identifiant tous les professionnels de santé. La démarche est obligatoire pour les salariés comme les artisans. Elle doit se faire dans le mois suivant le début de l’exercice professionnel. Vous devrez fournir :
•    L’original de votre diplôme.
•    Une pièce d’identité.
•    Le Cerfa n°10906*07 pour l’enregistrement des auxiliaires médicaux.
Vous devrez aussi faire votre demande de carte de professionnel de santé pour la transmission des feuilles de soin dématérialisées. Les prothésistes agissent en effet sur prescription médicale d’un médecin. Pour bénéficier du tiers payant, vous devrez aussi faire une demande de conventionnement auprès de la Caisse primaire d’Assurance maladie. 
Enfin, vous devrez immatriculer votre entreprise auprès de l’INPI via le guichet unique électronique. Cette étape formalise l’existence légale de l’entreprise. Vous pouvez opter pour l’entreprise individuelle, l’EURL ou la SASU si vous exercez seul, ou d’autres formes juridiques comme la SARL ou la SAS pour un exercice à plusieurs associés. L’activité est artisanale, mais devient commerciale si l’entreprise compte plus de 10 employés.

Bon à savoir : le code NAF pour votre activité
Pour les cabinets d’orthoprothésistes, le code NAF (nomenclature d’activités française) et le code APE (activité principale exercée) correspondent à « 3250A – Fabrication de matériel médico-chirurgical et dentaire ».

Se lancer dans une activité libérale exige une préparation minutieuse. Les coûts de démarrage peuvent être considérables, de 10 000 € à 100 000 € en fonction du choix du matériel, neuf ou d’occasion3. Postes de travail, machines de découpe, imprimantes 3D, outils de précision nécessaires à la fabrication des appareillages sont autant d’investissements coûteux au démarrage de l’activité. Il est conseillé de préparer un business plan solide afin de financer votre lancement.

Pour trouver le local adéquat, nous vous conseillons de bien examiner l’offre de soins dans votre zone, sa situation économique comme démographique. Pour faciliter votre étude de marché, pensez à consulter la Chambre des métiers et de l’artisanat. Vous devrez ensuite vérifier si le local choisi respecte les normes de santé publique, s’il combine accessibilité, confidentialité, un éclairage adéquat. Enfin, il doit pouvoir accueillir des équipements spécifiques à votre spécialisation, conformément au Code de la santé publique.

Prothésiste : comment se faire connaître ?

Pour développer son activité de prothésiste, il faut avant tout offrir une expérience agréable à ses patients. Accueil chaleureux, dispositifs de haute qualité, service attentionné, cabinet propre, bien organisé : ces éléments sont indispensables pour faire marcher le bouche-à-oreille. Les recommandations de patients satisfaits, ou des partenariats avec des professionnels de santé peuvent accroître la visibilité comme la crédibilité.

Développez votre marketing en ligne par le biais des réseaux sociaux ou d’un site internet informatif. Vous pourrez y partager des études de cas, des témoignages, des informations d’actualité sur les innovations du domaine. 
Participer à des événements professionnels est un autre moyen efficace d’attirer de nouveaux patients. 

Les trois points à retenir : 
●    Les coûts de démarrage peuvent être considérables, en fonction du choix du matériel.
●    Une gamme de formations, du CAP au BTS prothésiste-orthésiste, prépare à ce métier.
●    Il est possible d’exercer à son compte avec un BTS suivi de trois années d’expérience.

1 CHIFFRES CLÉS
2 Orthoprothésiste
2 Tout ce qu’il faut savoir pour vous installer comme prothésiste
 

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