Comment vaincre les freins à l’entrepreneuriat ?
Plus d’un Français sur 5 rêve de créer une entreprise, d’après OpinionWay. Pour passer du rêve à la réalité, il faut oser se lancer. Cela commence par vaincre les freins à l’entrepreneuriat, réels ou imaginaires. Loin d'être négatif, identifier ces freins est une des étapes nécessaires sur la route de la création d’entreprise. Pour chaque obstacle, il existe une ou plusieurs solutions !
1. L’absence de financement
Avoir une idée innovante, vouloir être son propre patron, souhaiter donner du sens à sa vie professionnelle, les motivations des entrepreneurs ne manquent pas. En revanche, la trésorerie et l’investissement de départ font souvent défaut.
Tout le monde ne dispose pas d’une épargne disponible à investir dans une création d'entreprise, d’autant plus que cet investissement demeure incertain. Réaliser un business plan réaliste demeure la première étape pour calculer le financement requis. C’est indispensable pour soi mais aussi pour convaincre les autres : proches, tiers, banques, organismes, etc.
Aujourd’hui, il est possible de lancer un business sans budget colossal. 10 ou 20 ans plus tôt, les barrières financières à la création d’entreprise étaient sans doute plus élevées.
L’État et les organismes publics et privés proposent de nombreuses ressources pour favoriser le financement d’une création d'entreprise :
● Le prêt à la création d’entreprise (PCE) : un prêt entre 2 000 et 7 000 euros.
● le Nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d'entreprise (NACRE) : une aide réservée à certains publics pour le montage et la structuration financière de l’entreprise.
● L’Aide à la création ou à la reprise d'une entreprise (Acre) : une exonération de cotisations sociales sous conditions.
● Des aides sectorielles pour renforcer la presse, l’agriculture, le tourisme, etc.
● Des garanties de prêt proposées par plusieurs organismes.
● Des prêts d’amorçage par BPIFrance.
● Des crédits d’impôt recherche pour les entreprises innovantes.
● Des prêts d’honneur.
● Des réductions d’impôt pour investir au capital d’une entreprise.
En fonction de la situation personnelle de l’entrepreneur (homme ou femme, jeune ou senior, sans emploi ou en reconversion professionnelle, etc.) et de l’activité de l’entreprise projetée, il existe des moyens de financer son lancement.
Remarque :
L’entrepreneur peut aussi convaincre son entourage (love money), des investisseurs (levée de fonds) ou des tiers (crowdfunding) de participer à son aventure.
2. Le manque de temps
Si l’envie de créer une entreprise intervient alors que le futur entrepreneur est déjà en poste, le projet se monte sur son temps libre. Or, cela peut se faire au détriment de sa vie de famille, de ses activités sportives ou de sa vie sociale. Finalement, c’est l’équilibre de l’entrepreneur qui pâtit de ce manque de temps.
Quitter un emploi du jour au lendemain est un événement important et risqué. Il existe de nombreuses alternatives envisageables : congé pour création d’entreprise ou temps partiel, voire rupture conventionnelle.
Demander un congé pour création d’entreprise
Avec 24 mois d’ancienneté, un salarié peut demander un congé d'une durée maximale d’un an renouvelable. La demande s’effectue 2 mois avant la date de départ projetée.
L’employeur peut accepter, reporter le départ dans un délai de 6 mois ou refuser. Dans les entreprises de moins de 300 salariés, ce refus doit être justifié par les conséquences préjudiciables du congé sur l’entreprise.
En fin de congé, le salarié peut décider de revenir à son poste ou à un poste similaire, avec le même niveau de rémunération. Il peut aussi rompre son contrat de travail pour se lancer définitivement dans la création de son entreprise.
Obtenir un temps partiel pour création d’entreprise
Avec les mêmes conditions d’ancienneté et de durée, un salarié peut demander un temps partiel dans l’entreprise. Cela lui permet de travailler sur son projet de création tout en gardant un travail effectif.
De la même manière que pour le congé, l’employeur peut accepter, reporter ou refuser la demande de temps partiel.
Remarque
Les conventions collectives ou accords collectifs peuvent prévoir des modalités d’application différentes.
3. La peur de l’échec
Une entreprise sur deux ne fête pas son cinquième anniversaire ! Mais ce n’est pas une raison pour ne pas se lancer, simplement garder en tête de bien se préparer et bien gérer son entreprise.
Pourtant, la possibilité d’échouer inquiète un grand nombre de créateurs potentiels : oser se lancer dans une création d’entreprise nécessite d’accepter le risque d’un échec.
En rejoignant des réseaux d'entrepreneurs, le créateur évite de s’isoler en particulier s’il rencontre des difficultés. Il peut partager ses craintes, ses problèmes ponctuels avec ses pairs. En ligne ou hors ligne, le réseau se construit au fil du temps à travers les formations et les rencontres.
4. Le manque de compétences
Parmi les freins à l’entrepreneuriat fréquemment invoqués, apparaît le manque de compétences. Or, peu de formations initiales préparent au métier de chef d’entreprise. L’entrepreneur est un homme d'orchestre aux multiples casquettes : développement commercial, gestion financière, rigueur administrative, développement du produit ou du service, pilotage comptable, relation clients, etc.
Ici encore, des solutions existent. Les formalités liées à la création d’entreprise se simplifient et se digitalisent avec plus ou moins de succès, à l’instar du guichet unique devenu obligatoire pour les formalités d’entreprise depuis le 1er janvier 2023.
L’accompagnement par des experts de la création d'entreprise se révèle précieux pour gagner du temps et pour bien s’organiser, une des clés du succès. Un chef d’entreprise doit apprendre à déléguer ou sous-traiter les activités qu’il ne maîtrise pas. Il est simple de se faire accompagner par un expert-comptable ou par un business developer en freelance.
5. La crainte d’un nouveau rythme de vie
En dehors des réseaux sociaux où la vie des entrepreneurs ressemble trop souvent à un conte de fées, la réalité est souvent brutale. Les entrepreneurs comptent rarement leurs heures de travail et s’investissent souvent complètement dans leur projet.
La crainte de sacrifier sa vie de famille, la peur de se retrouver seul face à son projet font partie des freins à l’entrepreneuriat légitimes.
Pour vaincre cette peur d’un rythme trop soutenu comme pour vaincre celle d’entreprendre seul, la solution consiste peut-être à trouver des associés. Se lancer à plusieurs peut se révéler utile pour partager les tâches, pour créer des synergies et pour ne pas porter seul toute la responsabilité de l’entreprise.
L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, la santé mentale du dirigeant d’entreprise, la résistance au stress doivent être pris au sérieux. En contrepartie, oser entreprendre assure de vivre une aventure passionnante.